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Le « Kintsugi » ou l'art de la faille



Depuis quelques temps je prends des cours de poterie, et comme tout apprenti qui se respecte, j’ai commencé par casser bon nombre de mes créations. Dépitée devant l’état de certains objets que j’avais mis longtemps à façonner, je me suis penchée sur les moyens de recoller les morceaux. C’est là que j’ai découvert un art fascinant : le Kintsugi.


En japonais, Kintsugi signifie « jointure en or ». Cela consiste à réparer des porcelaines ou céramiques brisées à l’aide d’une laque saupoudrée d'or.


Au lieu de jeter ou d'essayer de cacher les fissures, les artistes japonais ont choisi une toute autre voie. Celle de dire OUI à l’inéluctable et d’en percevoir l’incroyable beauté.

Une vision alchimique et poétique : mettre en lumière les failles. Comment une porcelaine brisée, trouve non seulement une seconde vie, mais peut se révéler être un véritable bijou...inspirant, n’est-ce pas ?


Le Kintsugi propose une autre façon de regarder le monde : un vase fêlé, une voix cassée, une personne brisée. La descente dans les profondeurs, lorsque l’on ose regarder, se dévoiler, se dépouiller, peut parfois révéler la vulnérabilité la plus profonde. Et quelle puissance dans l'acceptation de cette vulnérabilité lorsque l’on peut réellement la voir pour ce qu’elle est, tout simplement belle, tendre, touchante, douce. Dans l’accueil simple de ce qui est présent. Il n’y a plus lieu de la cacher, de la dissimuler mais simplement de la vivre pleinement.


Le kintsugi ou l’art de la vulnérabilité, l’art de mettre en lumière les fissures, les blessures, pour simplement observer ce qui se révèle : une parfaite imperfection.


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